Bien manger, cela veut dire quoi au juste ?

© Cipriani Monte-Carlo

O n mange bien quand il y a une alchimie entre le plat, qui doit avoir sa propre personnalité et nous surprendre même avec des détails extrêmement simples, et tout ce qui tourne autour : la compagnie, l’atmosphère du lieu, une bonne bouteille de vin. Le contenu de notre assiette peut nourrir le corps, mais le partage de l'expérience avec d'autres nourrit l'esprit.

Prenons l’exemple du vin. Le plus intéressant n’est pas seulement de savourer un grand millésime. Partager ce moment avec une ou plusieurs personnes qui sont aussi capables que nous d’en apprécier les arômes, la “matière”, la couleur et la noblesse des saveurs, voilà la véritable nourriture de notre esprit et de notre cœur. Parce que déboucher cette bouteille poussiéreuse est un événement important, boire son contenu est un plaisir unique et incomparable. Et vous ne pouvez pas le faire seul.

Il y a une vingtaine d’années, la notion de partage avait perdu son sens dans nos sociétés individualistes, notamment dans les grandes villes où les gens courent du matin au soir. Les moments de rencontre et les lieux, ces bars où l’on pouvait passer dix minutes à discuter avec des personnes que l’on ne voyait peut-être qu’à ces occasions, avaient progressivement disparu ou du moins étaient beaucoup moins fréquentés. Puis, qui sait comment et qui sait pourquoi, surtout nous, les Latinos, avons réalisé que nous avions besoin de parler, de nous rencontrer, de discuter, de défendre des opinions ou simplement de raconter des blagues ou de commenter le résultat d’un match de football, et nous avons recréé ces moments de rencontre à l’heure de l’apéritif, au déjeuner ou au dîner, ou même après le dîner, avec la nourriture ou le vin comme motif de rencontre.

mangiare bene 2In this period of crisis, seeing our friends is what we miss most of all © dr

Le fameux happy hour inglese est devenu un rituel fait de moments de détente ou de défoulement ! Nous avions inventé un moyen simple d’annuler les petits moments de crise ou d’ennui, mais aussi de rencontrer de nouvelles personnes, de discuter et peut-être de socialiser autour d’une assiette de charcuterie, de deux gressins, d’un verre de vin ou de toute autre friandise bienvenue. Tout cela, finalement, a été un prétexte pour partager et échanger des pensées et des opinions sur la culture, la politique, la gastronomie, les vacances, les études, le sport... sur nos vies. 

 

Puis, des rencontres au bar à l’heure de l’apéritif, nous sommes passés à un autre type de rencontre, à d’autres moments et dans d’autres lieux. La table était à nouveau un moyen de créer un lien social avec les autres. Et cela signifiait aussi cuisiner pour des amis, apprendre de nouvelles pratiques plus appétissantes, non seulement gastronomiques, mais aussi liées aux us et coutumes de la convivialité.

 

Parce que la magie de la table nous permet aussi de rencontrer des personnes de pays, de cultures et de religions complètement différents autour d’une assiette de pâtes ou de risotto, ou simplement d’une pizza ou d’un couscous. Nous pouvons discuter pendant des heures à table parce que nous avons tous beaucoup de choses à dire et à apprendre, et si la nourriture et les boissons nous aident à socialiser, nous nourrissons également nos esprits.

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Eating well and being happy at the table. What’s on our plate may nourish the body, but sharing the experience with others nourishes the mind.

We can say that we’re eating well when there is an alchemy between the dish itself and our environment, from the people at the table with us to the atmosphere of the place.

By about 20 years ago, this notion of sharing had lost much of its meaning, especially in the great cities where people are always on the run. The cafés we once loved, where we would spend a few moments each day chatting with people we saw only there, were either less frequented or had disappeared altogether.

 

Then we began to realise that this exaggerated individualism wasn’t good for us at all. So we recreated the moment with the aperitivo, finding in shared food and wine an excuse to meet up with others.

 

In this period of crisis, seeing our friends is what we miss most of all. But we miss the chance of meeting new people as well. A meal is a pretext for interacting, for sharing ideas on culture, politics, gastronomy, holidays, studies…

mangiare bene 2Eating well is an alchemy between the dish, the environment and the people that create the atmosphere © dr

Before the crisis, a shared table had once again become a way of developing social ties. The mysterious magic of the table is that it allows us to meet people from other places, with different points of view. We can talk for hours because all of us have our own unique tales to tell, and the table is the perfect place to tell them.

This is why we need a shared table, why we are so happy when we are sitting at it, and why we miss it so very much!

 

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